n°4 : L’Accouchement

⭐︎ Attention : Tout ce que je raconte dans ces articles est un retour personnel sur ma grossesse et ma maternité, je ne fais aucune généralité. Nous sommes toutes uniques et nos bébé aussi ! 😉

Hello ! 💗

Aujourd’hui je te partage le récit de mon accouchement. Si tu as suivi (ici), j’ai décidé de le déclencher après avoir dépassé le terme de 4 jours.

PS : Je vais te raconter toute la vérité, j’aurai aimé qu’on me la dise aussi.


Vendredi 8 Novembre : il est 9h, et nous quittons la maison pour nous rendre à la Clinique. Ça y est, c’est la dernière fois que l’on est que deux dans cette maison, quand on reviendra, on sera trois. Je suis quand même embrumée, beaucoup de questions se mélangent dans mon esprit : Est-ce qu’on va être à la hauteur ? Est-ce qu’on a assez profité de notre vie de couple ? Est-ce que l’on a tout ce qu’il faut pour notre retour à la maison avec bébé ? Spoiler, la réponse à toutes ces questions est : OUI .

Je verse une petite larme de nostalgie en pensant que ça y est, on ne sera plus un couple, mais une famille. Et puis, je crois que c’est à ce moment là que je me rends compte que je deviens vraiment adulte, moi qui étais encore dans une entre-deux “ado-adulte”.

Une fois sur place, on nous installe dans une salle de pré-travail, c’est là que l’on passera toute la journée en attendant que bébé se décide à arriver. Je ne sais pas pour combien de temps on embarque, mais on y est, c’est dans cette pièce que va débuter le reste de notre vie.

La sage-femme qui va s’occuper de moi se présente, me pose plein de questions de routine ( je suis infirmière, je les connais par coeur, j’ai l’habitude de les poser à mes patients ), et me pose un cathéter “au cas où” pour plus tard. Elle a raison, je suis, comme on dit dans le milieu : “super chiante à piquer”.

Elle m’explique que le déclenchement de l’accouchement, dans mon cas, se déroule en 2 étapes : la prise d’un comprimé toutes les 2 heures, il y en a 8 au total, et si les comprimés ne suffisent pas, elle me branchera une perfusion d’ocytocine pour enclencher le travail. Elle contrôle mon col qui est mou, et ouvert à “ à peine 1 “, mais bébé est bien basse, et ça, c’est bon signe.

OK, ça roule ma poule. 🐔

Quand je relève la manche de mon pull pour la pose du cathéter, elle remarque que j’ai un tatouage “ 11:11 “. Je lui en explique la signification, et lui dis que je suis très attachée et attentive aux heures miroir, elle me propose donc d’attendre 10:10 pour me donner le premier comprimé, comme pour rajouter un petit signe du destin à cette journée.


10 : 10 : Je prends le premier comprimé de la série, mon chéri est à mes coté. Je ne peux pas encore bouger car j’ai le monitoring posé sur le ventre pendant la première heure du traitement. C’est un peu long, mais on relativise, ça veut dire que l’on va bientôt rencontrer notre fille.

12 : 00 : On m’apporte un plateau repas et je prends le 2ème comprimé, et j’en profite pour me reposer un peu. Il me semble que ce qui m’attend ne sera pas de tout repos. On reçoit la visite de ma maman et de ma grand-mère qui passaient par là, ça nous aide un peu à faire passer le temps.

14 : 00 : 3ème comprimé. La sage-femme contrôle mon col : il s’ouvre doucement, je suis à 1 acquis. Spoiler, on va jusqu’à 10 pour accoucher. Je me dis que ça va être long, je me prépare à passer la nuit, et peut-être la journée du lendemain dans cette chambre hyper inconfortable. J’ai en tête toutes les histoires de déclenchements que j’ai entendues où que l’on m’a racontées : “Elle y est restée 36 heures ! “ , “ Elle a eu super mal “ … Toutes ces histoires auxquelles j’ai évité de penser jusque là mais qui me reviennent toutes en tête sans que je ne demande quoi que ce soit. Le cerveau des fois, hein …

Je ne souffre pas, aucune contraction pour le moment. On va se promener un peu, monter et descendre les escaliers pour essayer d’accélérer un peu le truc, mais je n’ai pas l’impression qu’il se passe grand-chose.

16 : 00 : 4ème comprimé. Je commence à sentir qu’il se passe quelque chose. Crampes, tiraillements, … Je me demande si c’est le repas de midi qui était trop copieux ou si c’est enfin bébé qui se décide à bouger un peu.

C’est forcément la deuxième option puisque sans secret ni surprise, le repas du midi n’était pas digne du 5 ⭐️ de Mamie le soir de Noël.

Au monitoring, on voit que j’ai quelques contractions. On peut enfin dire que le travail s’enclenche. Le temps reste long alors j’alterne entre des mini-siestes et des exercices sur le ballon, on va bien réussir à la faire sortir !

18 : 00 : Plateau repas digne des plus grands chefs (lol), et 5 ème comprimé. Impossible de trouver une position confortable : les crampes reviennent plus régulièrement, comme un métronome mal réglé. Je sens que ça pousse dans mon ventre, j’ai l’impression que je vais me faire dessus toutes les 8 minutes. Je ne suis pas douloureuse, mais très inconfortable. Je tente la douche chaude salvatrice. L’eau chaude me fait oublier, l’espace d’un instant, que je vais bientôt entrer sur le ring.

19 : 00 : La douche salvatrice … Qui ne l’est finalement pas ! Tout s’est intensifié. Je ressens les contractions de plus en plus fort. J’appelle la sage-femme pour avoir un anti-douleur pour essayer de gérer ça le mieux et le plus longtemps possible. Monsieur me masse, je continue les exercices de respiration sur le ballon, ça va le faire.

20 : 00 : 6 ème comprimé. Je demande à la sage-femme de contrôler mon col, j’ai envie de savoir où j’en suis et si le travail avance. Je n’ai qu’une seule angoisse à ce moment là: de ne pas avoir bougé, car ça voudrait dire que je vais souffrir de looongues heures encore. Bonne nouvelle : le col est ouvert à 2, et bébé est déjà bien placée dans le bassin. OUF !

20 : 30 : Je souffre ! J’ai l’impression de faire une descente d’organes. J’ai chaud, froid, chaud, froid, … Je rappelle la sage-femme pour demander des anti-douleurs et je retourne prendre une douche bien chaude. Je suis soulagée, mais seulement quelques minutes. Je teste toutes les positions que j’ai vues pendant les cours d’accouchement, mais aucune ne me soulage. On me repose un monitoring sur le ventre pour vérifier l’activité cardiaque de bébé et l’évolution des contractions.

21 : 00 : Je rappelle encore la sage-femme. Je suis partagée entre détresse et honte, je suis du métier et je ne veux pas être la “patiente chiante” qui dérange les soignants toutes les 5 minutes pour rien, mais c’est vital.

On me redonne des anti-douleurs, j’ai enfin trouver une position qui soulage un peu mes contractions avec l’aide de mon chéri qui m’aide comme il peut. Le pauvre se sent tellement impuissant, il a du mal à me voir souffrir sans pouvoir me soulager, mais il me rassure vraiment, seulement par sa présence.

Je me demandais, pendant ma grossesse, à quoi ressemblait la sensation des contractions, et j’avais peur de ne pas les reconnaitre le moment venu. AHAHAH, rassures-toi, on ne peut pas les louper !

22 : 00 : La sage-femme vient me donner le 6ème comprimé. J’hésite à le prendre car je sais que le travail est déjà bien entamé et je crains de souffrir encore plus. Je demande donc un contrôle du col ( je suis la seule future maman à en demander un toutes les 30 minutes apparemment! ), toujours à 2. Je désespère un peu, donc je prends le comprimé en me disant qu’avec, je ne souffrirai peut-être pas jusqu’au lendemain après-midi.

22 : 30 : Je rappelle encore la sage-femme ( coucou la patiente reloue du service ! ). Je lui demande si je pourrai bientôt rencontrer l’anesthésiste, péridurale tu connais. Elle m’explique que le risque de la péridurale avec un col aussi peu ouvert que le mien risquerait de ralentir, voire d’arrêter le travail. Donc non, on va attendre encore. Je souffre, je bouge beaucoup, je pleure, je ris, je sais plus trop où j’en suis.

23 : 15 : Je rappelle. Je n’en peux vraiment plus, je souffre trop. Je veux vraiment rencontrer cet anesthésiste, et peut-être même l’épouser une fois qu’il m’aura posé la péridurale ( sorry chéri ! ). De toute manière, je bouge trop tant la douleur est forte pendant les contractions, le monitoring ne capte plus rien.

23 : 30 : On vient nous chercher pour nous installer en salle d’accouchement. On y est, enfin, on va accoucher ! Enfin, non … Le trajet de 10 mètres pour changer de chambre a été le trajet le plus long de ma vie. Chaque 2 pas, je contractais tellement fort que je ne pouvais pas tenir debout. J’ai même eu envie de leur dire “C’est pas grave, laissez-moi là je peux accoucher dans le couloir “. Monsieur me suivait de près avec la valise à roulettes pour que je puisse m’asseoir dessus a chaque contractions, et heureusement !

On arrive enfin dans la salle d’accouchement :

Une nouvelle sage-femme viens me reposer les memes questions que le matin même, mais cette fois-ci je n’arrivais pas à lui répondre tellement la douleur des contractions me coupe le souffle. Monsieur me connait bien, il répond à ma place. Elle me donne de nouveaux anti-douleurs, et part ENFIN appeler l’anesthésiste.

Samedi 9 Novembre

00 : 30 : “Asseyez-vous au bord de la table, arrondissez-bien le dos, on y va” la péridurale est posée, je ne souffre plus, j’ai envie d’embrasser l’anesthésiste qui en moins de 3 minutes a réussi a soulager cette douleur que j’ai supporté pendant des heures et qui me faisait devenir dingue. Merci merci merci, je vous aime à l’infini !

On peut enfin se reposer. Je ne souffre plus, mon chéri est beaucoup plus tranquille maintenant que je me sens bien, on a un grand lit double, des couvertures, du wifi, plus rien ne peut nous arriver. On se pose devant une vidéo Youtube, mais c’est finalement la vidéo qui va nous regarder car on s’endort comme des masses après cette fin de journée hyper éprouvante.

03 : 00 : La sage-femme vient nous réveiller pour voir comment on va, comment je me sens. Elle contrôle mon col qui est ouvert à 6. Alléluia ! On avance, bébé commence à pousser. Elle me demande si je souhaite d’elle perce la poche des eaux pour faire avancer le travail, mais je n’ai pas le temps de lui répondre que celle-ci éclate toute seule. Elle vérifie que tout est OK et nous laisse nous rendormir.

05 : 00 : La revoilà, nouveau contrôle du col : 10. La péridurale fonctionne bien, je sens que ça bouge, que ça pousse, mais aucune douleur, c’est royal. Bébé est engagée dans le bassin, alors elle prépare tout le matériel et nous dit qu’on va la laisser faire son petit chemin toute seule avant d’appeler l’obstétricienne.

05 : 30 : C’est le moment, on est bien réveillés, tout le monde est prêt ( tout le monde … elles sont 3, et nous 2, c’est pas une foule non plus! ), Chéri est à côté de moi et me tient bien la main, on peut y aller. Le moment est venu de rencontrer notre fille après 9 longs mois + 5 jours d’attente.

05 : 50 : Une heure miroir : Le ciel essaye de vous dire qu'un commencement se prépare. Une nouvelle impulsion, un regain de vitalité, un projet innovant.” ça ne peut pas être plus parlant.

Après 3 poussées, elle est là. Madame qui s’est faite désirer pendant plus de 9 mois était finalement très pressée au moment de voir le jour. Monsieur coupe le cordon, on me pose mon bébé sur la poitrine, et là tout se mélange. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues, je me sens accomplie, heureuse, amoureuse, fatiguée, nostalgique, angoissée… La seule chose que je sais à ce moment précis, c’est que ma fille est là, et que je l’aime déjà d’un amour indescriptible.

En bref …

J’ai eu un accouchement de rêve, car hormis la douleur - normale - des contractions, tout s’est bien déroulé et finalement plutôt rapidement. J’étais entourée de mon chéri, et d’un personnel médical vraiment au top : sympa, compétant et à l’écoute, et ma fille est venue au monde sans difficultés et en très bonne santé.

Les suites de l’accouchement, par contre, ont été un peu plus compliquées pour moi, mais je t’en parle plus tard, restons dans cette ambiance de joie et d’amour. 😉


Tu as des questions, ou tu veux me raconter un morceau de ton accouchement (ou me le raconter en entier, tu peux aussi !) : Les commentaires sont à toi !

💜

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n°3 : Troisième trimestre